J’ai une confession à faire : je déteste l’été. Mes étés ont toujours été bleus, non pas un bleu d’azur, mais un bleu profond, opprimant, qui vous aspire alors même que vous êtes sous le soleil exactement. Contrairement aux dépressifs saisonniers, je ne souffre pas de l’excès de luminosité. L’été a une charge plus symbolique que biologique pour moi, ça me rappelle mon enfance solitaire et les longues vacances passées chez moi à tuer le temps avec des châteaux en papier, c’est aussi un entre-deux en plein milieu de mon année qui me rappelle à mes échecs et à mon incomplétude fondamentale. C’est une attente insoutenable où, en apparence, rien ne se passe mais tout en moi se défait. C’est aussi la saison du réexamen et en cela ce n’est pas complètement trois mois de perdus, aussi difficiles soient-ils.
Une constante qui traverse tous mes étés est la lecture, c’est l’ultime consolation par le simple plaisir qu’elle m’offre, mais c’est aussi l’outil d’une reconstruction de soi nécessaire. C’est vrai, la littérature sauve. Je voulais donc vous parler de livres qui m’ont aidé à survivre bien des étés, de mes compagnons de vacances favoris, que vous soyez ou non atteints blues estival.
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