Aristote sur le bonheur : extraits d'Ethique à Nicomaque
Arts de vivre

Aristote sur le bonheur comme principe actif

Peut-on parler de philosophie grecque sans parler d’Aristote et de Platon ? Ce sont tous deux des esprits brillants, à cette différence près : quand Platon cherchait à transcender la réalité vers le monde des idées, Aristote gardait les pieds plantés fermement sur terre. Esprit studieux, rigoureux et prudent, il met constamment en examen les opinions communes et sait rester humble. C’est une véritable école de la pensée, qui nous arme d’outils de réflexion essentiels, que l’on adhère ou non à sa philosophie. La lecture d’Éthique de Nicomaque est l’occasion de cet apprentissage, dans une langue claire, avec des enchainements logiques bien ficelés. Lire Aristote est une joie car on y découvre, justement, tout l’aspect ludique du raisonnement philosophique.

Dans son Éthique, Aristote nous livre des réflexions sur la vertu, la politique, l’amitié ou encore la justice. Mais sa visée principale, ce qu’il décrit comme le souverain bien, c’est le bonheur. Et dans cet exposé, la conception du philosophe est tout sauf idéaliste : il nous parle d’un bonheur actif, d’un savoir-faire à cultiver, d’une habileté qui s’aiguillonne par la pratique quotidienne.

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Quatre lectures pour vous plonger dans la Grèce Antique : Homère, Eschyle, Platon et Épicure
Listes

La Grèce antique en quatre titres : Homère, Eschyle, Platon et Épicure

Ah ! Ces Grecs comme ils savaient vivre. Cela demande la résolution de rester bravement à la surface, de s’en tenir à la draperie, à l’épiderme, d’adorer l’apparence et de croire à la forme, aux sons, aux mots, à tout l’Olympe de l’apparence. Les Grecs étaient superficiels… par profondeur.

La Grèce antique continue de fasciner par sa culture, ses institutions politiques novatrices, ses arts raffinés et sa pensée riche. Entre réalité et idéal, il y a beaucoup de fossés et l’histoire éclaire aujourd’hui une Grèce qui, sans être le paradis du raffinement longtemps fantasmé par les hellénistes, est haute en couleurs. Quoi qu’il en soit, la civilisation grecque nous offre aujourd’hui encore de nombreux joyaux de l’esprit. Voici ma sélection de quatre textes, de poésie, de théâtre, de philosophie, comme autant de portes d’entrée dans la sagesse hellénique.

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Listes

Rétrospective 2020 : les lectures qui m’ont accompagnée cette année

Je n’étais pas très enthousiaste pour la rétrospective de cette année. Contrairement à ce qu’on nous rabâche sur les réseaux sociaux, je n’ai pas lu tous les livres de ma bibliothèque, je n’ai pas fait de pain au levain et non, je n’ai pas écrit le roman du siècle. J’ai navigué, tant bien que mal, des temps curieux, et quand toute normalité m’étais devenue impossible, je me suis résolue à accepter cette étrangeté, à vivre à l’envers de moi-même : veiller plus tard, regarder des séries pendant des heures, jeter mes rituels en pâture, oublier toute notion de discipline. J’ai pourtant lu cette année, beaucoup moins que les années précédentes, mais assez pour m’aider à avancer. Car face à un évènement exceptionnel, les exhortations à l’excellence sonnent creuses, voire indécentes. Essayer de durer plus longtemps que les temps difficiles, cela devrait être le seul impératif, le seul mantra. Je vous partage donc ici certaines des lectures qui m’ont apporté du réconfort cette année, ou m’ont revigoré dans mes périodes les plus léthargiques, sans ordre de préférence.

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Que veut dire être stoïcien à notre époque ?
Arts de vivre

Le manuel d’Épictète : comment vivre en stoïcien aujourd’hui ?

Quand je pense à Épictète, je pense à cette anecdote où, alors esclave à Rome, il est maltraité par son maitre et qu’il lui dit en souriant : « Tu vas casser ma jambe. » Une fois sa jambe cassée, il se contente de rajouter, sans émoi : « Je te disais bien que tu allais la casser. » Que cette anecdote soit vraie ou non, nous ne le saurons jamais vraiment. Mais elle illustre parfaitement l’attitude stoïque, le calme face à l’adversité, l’acceptation radicale de tout ce qui advient.

Quand, regagnant sa liberté, Épictète débute son enseignement philosophique, l’école stoïcienne est en pleine crise : Sénèque vient d’être mis à mort par Néron et les philosophes sont tour à tour censurés et exilés. Cela explique en partie pourquoi les maximes du Manuel sont beaucoup plus extrêmes et beaucoup plus proches du cliché stoïque que les textes de Sénèque, par exemple, et les exhortations au détachement et à l’impassibilité y sont d’autant plus fortes. Or, Épictète n’a laissé aucun texte écrit. Le Manuel, comme les entretiens, est une compilation des notes de son élève Arien de Nicomédie. Nous n’avons donc pas accès à la voix et au style d’Épictète, seulement à sa substance.

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