Arts de vivre

Comment remédier à l’ennui : les propositions de Schopenhauer dans Parerga et Paralipomena

Arthur Schopenhauer fait partie de ces auteurs que je lis en marge. C’est-à-dire que j’ai quasiment fait le tour de ses ouvrages mineurs sans jamais trouver le courage de commencer son œuvre majeure : Le monde comme volonté et comme représentation. Enfin si, je me rappelle l’avoir ouvert une fois et avoir commencé à lire l’introduction. Très vite, Schopenhauer nous dit que si nous n’avons pas lu toute l’œuvre de Kant, on ferait bien de refermer le livre et de revenir plus tard. Je ne me le faisais pas répéter deux fois.

Cela dit en passant, il y a bien des choses qui me déplaisent chez lui. Par exemple sa misogynie m’horripile. De plus, je ne trouve pas ses arguments pour le pessimisme toujours pertinents. Il m’arrive de le trouver un peu trop grincheux, voilà le mot est dit. Malgré ces discordances, Schopenhauer est un philosophe que j’apprécie beaucoup, en partie pour son écriture non-ésotérique, et ses réflexions cocasses sur des sujets aussi variés que les dangers de l’excès de lecture ou comme nous le verrons ici, l’ennui.

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Notes de lecture

Pensée à contre-courant : la confession de Léon Tolstoï

De tous les écrivains russes, Tolstoï est celui qui me parle le plus, avec lequel je sens le plus d’affinités. Certes, Tolstoï avait ses défauts. Le journal de sa femme, Sophia Tolstoya, nous montre à quel point il pouvait être difficile à vivre. Mais ce qui m’attire le plus chez cet écrivain, c’est son effort constant pour trouver une discipline de vie, pour sculpter un soi souverain dans le matériau tumultueux et mouvant de sa personne, et ce malgré ses nombreux échecs. Peu impressionné par la pensée dominante de son temps et de son milieu, il a toujours tenté de tracer sa propre voie et de garder une pensée indépendante.

Vers la fin de sa vie, Tolstoï s’isole de plus en plus et tombe même dans une crise existentielle. Pour se sortir de l’impasse, l’écrivain se livre à un examen de conscience qu’il consigne dans une succession d’essais, dont Ma confession (1) est la première tentative. Tolstoï finira même par édifier son propre système philosophique et religieux. Ses contemporains comprennent mal ce virage : les intellectuels y voient une maladie de l’esprit, tandis que l’église orthodoxe y voit de la pure hérésie. Pour ma part, bien que je sois une sceptique invétérée et que je ne sois guère attirée par les courants spirituels que Tolstoï explore vers la fin de sa vie, j’ai beaucoup apprécié la lecture de Ma confession. J’ai pu trouver dans cet essai des idées et des intuitions qui ont inspiré mon propre examen de la vie.

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Bouquinologie

Schopenhauer sur les dangers de la lecture

Depuis notre plus tendre enfance, on nous conseille de lire et de lire toujours plus. On ne compte que les bénéfices d’une telle pratique : un plus large vocabulaire, des facilités d’écriture, un sens de l’empathie affiné et plus encore. Mais un esprit aussi érudit et rebelle que celui de Schopenhauer se garde bien de tomber dans le panneau de l’opinion publique. Dans l’excès de lecture, il voit des dangers sans fin, un amollissement du cerveau et un abêtissement de la population. Il étaye sa position avec finesse et humour dans La lecture et les livres

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