Listes

Lire pour combattre le blues

J’avais envie de lire tous les romans moroses qui me faisaient envie avant la fin de l’hiver et c’est chose faite. Je vous suggère ici trois livres qui, sans enjoliver les choses, nous aident à surmonter le blues. Les textes que je propose décrivent l’expérience de la dépression avec une telle précision que l’on ne peut s’empêcher de s’y retrouver, d’y trouver du réconfort, puis peut-être, éclairés par une compréhension nouvelle, de l’espoir.

Je crois ferme comme fer à la bibliothérapie mais ce qui peut apaiser quelqu’un peut précipiter un autre dans les abîmes du désespoir. Dans ce processus, il est important de rester à l’écoute de ses besoins et de faire les choses selon ses ressentis particuliers. Peut-être qu’un de ces livres sera difficile à lire en ce moment alors qu’il sera libérateur pour vous dans quelques mois, ou dans quelques années. Il n’y a pas d’urgence, nous avons encore toute une vie pour lire tous les livres sur sa liste d’envie. Et ça, plus que tout, ça me remonte le moral.

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Notes de lecture

Un livre de raison de Joan Didion : méditation sur la décadence

Si vous cherchez « Boca Grande », vous tomberez sur une petite commune de la Floride. Mais dans Un livre de raison (1977) de Joan Didion, c’est un pays fictif de l’Amérique centrale : terre monochrome dont l’immobilisme absolu contamine l’air et les eaux, façade en papier mâché à un gouvernement rongé par la corruption. Dans cet étang putréfié se déploie une méditation sur le délitement social et individuel à travers le récit des derniers jours d’une femme étrangère, une norteamericana, une turista : Charlotte Douglas.

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Notes de lecture

Une dernière lecture d’été pour la route : La fin de Chéri de Colette

J’ai rencontré La fin de Chéri de Colette (1) durant les derniers jours de mes vacances, alors que j’étais un peu prise par le blues de la fin de l’été, dans un étalage face à la plage d’Agadir. Tout d’abord, la combinaison du titre et de la couverture, un détail de La Femme au chapeau de Van Dongen, me donna l’impression qu’il s’agira d’une héroïne. Mais dès les premières pages, je me rendis vite compte que je me trompais lourdement. Chéri (pseudonyme de Fred) est en fait un anti-héros masculin. Il figure déjà dans un précédent roman de Colette intitulé tout simplement Chéri, où il apparait comme un être d’instinct, un hédoniste assumé qui se soucie peu de sa condition existentielle, un symbole de la belle époque.

Dans La fin de Chéri, le personnage s’enrichit et prend de la profondeur. Fred est alors un homme en complète inadéquation avec son époque, marqué par la guerre de 14-18 et le souvenir d’une amante plus âgée qu’il n’a pas revu depuis son service militaire. Dans ce deuxième volume qui peut se lire indépendamment du premier, les évènements se déroulent vers la fin d’un été parisien de l’après-guerre où l’on sent déjà la naissance de septembre. Le récit est servi par l’écriture claire et belle de Colette, qui flirte avec l’absurde sans perdre de sa poésie.

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Notes de lecture

Le blé en herbe : tribulations adolescentes

Cela doit faire au moins cinq ou six ans que j’ai ouvert un livre de Colette pour la première fois. Je l’avais vite refermé : le style, la sonorité des mots, le rythme du récit… quelque chose ne m’avait pas accroché. J’ai condamné sa lecture pendant les années qui suivirent, jusqu’à maintenant. Et c’est seulement maintenant que je la lis avec un grand plaisir. Preuve qu’il ne faut jamais juger un livre sur ses premières pages ou un auteur sur un livre uniquement. C’est surtout injuste pour nous, en tant que lecteurs, car nous nous fermons à des univers littéraires qui pourraient beaucoup nous apporter.

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