Mes suggestions de lecture pour l'été : Colette, Muriel Barbery, Hermann Hesse, Tolstoi et Abdelfattah Kilito
Listes

Romans à lire l’été : Colette, Tolstoï et autres compagnons de vacances

J’ai une confession à faire : je déteste l’été. Mes étés ont toujours été bleus, non pas un bleu d’azur, mais un bleu profond, opprimant, qui vous aspire alors même que vous êtes sous le soleil exactement. Contrairement aux dépressifs saisonniers, je ne souffre pas de l’excès de luminosité. L’été a une charge plus symbolique que biologique pour moi, ça me rappelle mon enfance solitaire et les longues vacances passées chez moi à tuer le temps avec des châteaux en papier, c’est aussi un entre-deux en plein milieu de mon année qui me rappelle à mes échecs et à mon incomplétude fondamentale. C’est une attente insoutenable où, en apparence, rien ne se passe mais tout en moi se défait. C’est aussi la saison du réexamen et en cela ce n’est pas complètement trois mois de perdus, aussi difficiles soient-ils.
Une constante qui traverse tous mes étés est la lecture, c’est l’ultime consolation par le simple plaisir qu’elle m’offre, mais c’est aussi l’outil d’une reconstruction de soi nécessaire. C’est vrai, la littérature sauve. Je voulais donc vous parler de livres qui m’ont aidé à survivre bien des étés, de mes compagnons de vacances favoris, que vous soyez ou non atteints blues estival.

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Notes de lecture

Une dernière lecture d’été pour la route : La fin de Chéri de Colette

J’ai rencontré La fin de Chéri de Colette (1) durant les derniers jours de mes vacances, alors que j’étais un peu prise par le blues de la fin de l’été, dans un étalage face à la plage d’Agadir. Tout d’abord, la combinaison du titre et de la couverture, un détail de La Femme au chapeau de Van Dongen, me donna l’impression qu’il s’agira d’une héroïne. Mais dès les premières pages, je me rendis vite compte que je me trompais lourdement. Chéri (pseudonyme de Fred) est en fait un anti-héros masculin. Il figure déjà dans un précédent roman de Colette intitulé tout simplement Chéri, où il apparait comme un être d’instinct, un hédoniste assumé qui se soucie peu de sa condition existentielle, un symbole de la belle époque.

Dans La fin de Chéri, le personnage s’enrichit et prend de la profondeur. Fred est alors un homme en complète inadéquation avec son époque, marqué par la guerre de 14-18 et le souvenir d’une amante plus âgée qu’il n’a pas revu depuis son service militaire. Dans ce deuxième volume qui peut se lire indépendamment du premier, les évènements se déroulent vers la fin d’un été parisien de l’après-guerre où l’on sent déjà la naissance de septembre. Le récit est servi par l’écriture claire et belle de Colette, qui flirte avec l’absurde sans perdre de sa poésie.

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Notes de lecture

Le blé en herbe : tribulations adolescentes

Cela doit faire au moins cinq ou six ans que j’ai ouvert un livre de Colette pour la première fois. Je l’avais vite refermé : le style, la sonorité des mots, le rythme du récit… quelque chose ne m’avait pas accroché. J’ai condamné sa lecture pendant les années qui suivirent, jusqu’à maintenant. Et c’est seulement maintenant que je la lis avec un grand plaisir. Preuve qu’il ne faut jamais juger un livre sur ses premières pages ou un auteur sur un livre uniquement. C’est surtout injuste pour nous, en tant que lecteurs, car nous nous fermons à des univers littéraires qui pourraient beaucoup nous apporter.

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