C’est un lent matin quand je commence à écrire ce billet. Ni le café ni la bonne volonté ne suffisent à me donner envie de travailler. Et le vol d’une mouche est à mon esprit plus fascinant que les plus grands chamboulements de l’Histoire. Alors je procrastine en vous parlant de paresse. La paresse, cette basse faiblesse, cet amollissement de la volonté, ce vice honteux, tare des tares, cette rouille de l’esprit selon Voltaire.
À une ère où la productivité est le maître mot, faire acte (ou non-acte) de paresse est le péché ultime. Déjà, en 1881, Paul Lafargue constatait amèrement cette victoire de la religion du travail et du « Dieu Progrès ». Gendre de Karl Marx, il fustigeait à la fois les capitalistes et les socialistes pour leur engouement pour le travail. Il écrit alors un pamphlet mordant à la gloire de la paresse et de l’oisiveté, curieusement actuel de nos jours : Le droit à la paresse.
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