Pendant longtemps, j’ai snobé Sartre. Je pensais, à l’instar de Foucault, que c’était un philosophe resté coincé dans le 19ème siècle. Je m’arrêtais beaucoup sur cette faiblesse de sa philosophie et de tant d’autres : une notion d’universel tout sauf universelle, comme le démontra plus tard Élisabeth de Fontenay. Mais il y avait, quelque part, toujours une attraction vers l’existentialisme qui je ne le cache pas, a été inspirée par tout un cliché d’un mode de vie existentialiste, radicalement moderne et désenchanté. D’un autre côté, la lecture du Deuxième Sexe _ duquel j’ai dévoré les 1071 pages quelques semaines avant le bac par pure procrastination _ m’avait beaucoup marquée. En me faisant réfléchir sur ma condition de femme, la lecture de Simone de Beauvoir m’a aussi donné un certain appétit pour la philosophie et l’impression que l’existentialisme pourrait être une pensée libératrice. Dans L’existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sarte entend répondre à ses critiques, nombreux hier comme aujourd’hui. A-t-il réussi à son entreprise ?
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L’âge de discrétion : Simone de Beauvoir contre le fatalisme de la vieillesse
Philosophe et féministe iconique, j’ai d’abord connu Simone de Beauvoir par l’essai. Avec L’âge de discrétion (1967), je la découvre en romancière et même si ce n’est qu’un récit court, je ne suis pas déçue. Ce roman s’inscrit dans une réflexion récurrente de la philosophe, car à côté de la déconstruction de la féminité et des rôles de genre, elle s’est aussi beaucoup intéressé à notre rapport à la vieillesse. Le texte est limpide et fluide. L’héroïne est une femme de soixante ans en pleine réflexion sur son âge. Intellectuelle estimée, avec une œuvre accomplie derrière elle, elle rappelle un peu trop l’auteure elle-même. Il y a quand même des différences : elle n’est pas philosophe mais essayiste littéraire, son compagnon de vie n’est pas philosophe mais scientifique. En plus, elle a un fils alors que l’auteure s’était juré de ne pas enfanter.
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Je teste des routines d’écrivains : Simone de Beauvoir, intellectuelle extravertie
Cette fin d’année a été une lente décrépitude. J’ai perdu toute notion du temps et je n’avais bientôt plus de structure dans ma journée. J’avais désespérément besoin d’ordre et de discipline. Je me suis dit que je pourrais me remettre à tester des routines d’écrivain.e.s pour recommencer à construire la mienne. Cette fois, j’ai choisi un tempérament sensiblement différent du mien. Simone de Beauvoir ne vivait pas en ermite. Elle jouissait d’une vie sociale épanouie au même temps qu’une vie intellectuelle intense. Pendant toute la journée du vendredi 4 janvier, j’ai suivi la routine qu’elle a partagée dans une interview au Paris Review en 1965.
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