Aristote sur le bonheur : extraits d'Ethique à Nicomaque
Arts de vivre

Aristote sur le bonheur comme principe actif

Peut-on parler de philosophie grecque sans parler d’Aristote et de Platon ? Ce sont tous deux des esprits brillants, à cette différence près : quand Platon cherchait à transcender la réalité vers le monde des idées, Aristote gardait les pieds plantés fermement sur terre. Esprit studieux, rigoureux et prudent, il met constamment en examen les opinions communes et sait rester humble. C’est une véritable école de la pensée, qui nous arme d’outils de réflexion essentiels, que l’on adhère ou non à sa philosophie. La lecture d’Éthique de Nicomaque est l’occasion de cet apprentissage, dans une langue claire, avec des enchainements logiques bien ficelés. Lire Aristote est une joie car on y découvre, justement, tout l’aspect ludique du raisonnement philosophique.

Dans son Éthique, Aristote nous livre des réflexions sur la vertu, la politique, l’amitié ou encore la justice. Mais sa visée principale, ce qu’il décrit comme le souverain bien, c’est le bonheur. Et dans cet exposé, la conception du philosophe est tout sauf idéaliste : il nous parle d’un bonheur actif, d’un savoir-faire à cultiver, d’une habileté qui s’aiguillonne par la pratique quotidienne.

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Arts de vivre

Les maximes de La Rochefoucauld

Dans les Maximes de La Rochefoucauld, nous retrouvons un fin psychologue qui jette un regard intransigeant sur la société de son temps comme sur lui-même, poussant l’impératif socratique « connais-toi toi-même » à son paroxysme dans l’autoportrait qu’il nous dresse en prologue. Son écriture agile et pleine d’humour se lit avec plaisir. C’est aussi un penseur original qui dans beaucoup d’aphorismes, nous apparaît comme proto-nietzschéen.

Le recueil des Maximes pourrait être un livre de chevet dans lequel on pioche, selon le besoin, des éclats de pensée qui nous inspirent au quotidien. J’y ai personnellement trouvé des résonances très justes. Voici quelques unes des idées qui m’ont le plus marquée en lisant La Rochefoucauld.

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Listes

Rétrospective 2020 : les lectures qui m’ont accompagnée cette année

Je n’étais pas très enthousiaste pour la rétrospective de cette année. Contrairement à ce qu’on nous rabâche sur les réseaux sociaux, je n’ai pas lu tous les livres de ma bibliothèque, je n’ai pas fait de pain au levain et non, je n’ai pas écrit le roman du siècle. J’ai navigué, tant bien que mal, des temps curieux, et quand toute normalité m’étais devenue impossible, je me suis résolue à accepter cette étrangeté, à vivre à l’envers de moi-même : veiller plus tard, regarder des séries pendant des heures, jeter mes rituels en pâture, oublier toute notion de discipline. J’ai pourtant lu cette année, beaucoup moins que les années précédentes, mais assez pour m’aider à avancer. Car face à un évènement exceptionnel, les exhortations à l’excellence sonnent creuses, voire indécentes. Essayer de durer plus longtemps que les temps difficiles, cela devrait être le seul impératif, le seul mantra. Je vous partage donc ici certaines des lectures qui m’ont apporté du réconfort cette année, ou m’ont revigoré dans mes périodes les plus léthargiques, sans ordre de préférence.

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Arts de vivre

Comment remédier à l’ennui : les propositions de Schopenhauer dans Parerga et Paralipomena

Arthur Schopenhauer fait partie de ces auteurs que je lis en marge. C’est-à-dire que j’ai quasiment fait le tour de ses ouvrages mineurs sans jamais trouver le courage de commencer son œuvre majeure : Le monde comme volonté et comme représentation. Enfin si, je me rappelle l’avoir ouvert une fois et avoir commencé à lire l’introduction. Très vite, Schopenhauer nous dit que si nous n’avons pas lu toute l’œuvre de Kant, on ferait bien de refermer le livre et de revenir plus tard. Je ne me le faisais pas répéter deux fois.

Cela dit en passant, il y a bien des choses qui me déplaisent chez lui. Par exemple sa misogynie m’horripile. De plus, je ne trouve pas ses arguments pour le pessimisme toujours pertinents. Il m’arrive de le trouver un peu trop grincheux, voilà le mot est dit. Malgré ces discordances, Schopenhauer est un philosophe que j’apprécie beaucoup, en partie pour son écriture non-ésotérique, et ses réflexions cocasses sur des sujets aussi variés que les dangers de l’excès de lecture ou comme nous le verrons ici, l’ennui.

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